Sons, chants

La fenêtre

C'est par la fenêtre que tout a commencé.
Que la nuit fût mortelle ou le matin clair,
Elle instillait son influx exercé
Dans mes travaux, mon cœur entrouvert,
Et dispensait des messagers :
Vents épars, lambeaux d'azur,
Aussi rouges gorgés
De rouille en parure...
Rha ! Je perçois,
Quand je vole,
Des voix
Folles


Dors-tu dors

D dais du soir à basculer
O support pour d'oniriques formes
R lourd ourlet, bord propre à enserrer
S serpent du songe sous peu s'insinue
|  
T équilibre instable où la vérité tombe
U creuset pour d'obscures fugues, flux, reflux
   
D le dais du soir a basculé
O l'oubli plonge au fond de son puits d'ombre
R la boucle nocturne ouvre sur des ports
S ton corps lové s'enfonce, enclume, assoupi

Petit format (colle}{couleurs > Petits formats) issu de Dors-tu dors



La proposition

Je te fais un suçon sur le bras
ça fera une lune et après
on la colorie en jaune
ou en blanc
et puis on peint tout le bras
en bleu foncé pour faire la nuit
et après on fera les étoiles
oui ?


Amour à moudre (petites annonces)

La jeune fidèle
Elégiaque et céleste
Chérit son jars hautain

 

Jubilante faunesse
Divinatrice aux longs chevaux
Chauffe le judicieux hippogriffe
Qui saura l’étriller

 

J’ai petit a 46 ans
Je suis petit b célibataire
petit c sage-femme mais qui sait
J’aime petit d la nature
petit e la musique de chambre
petit f les feux de cheminée
J’imagine petit g une vie de couple sous le signe de la confiance et de la tendresse
Vous avez petit h entre 17 et... combien

...
Appellez-moi petit je ne sais plus combien
appellez appellez-moi chez moi
petit petit petit petit

...

PS  petit s je suis vierge, le signe
astrologique

Jupiter hiératique
Choque par la foudre
Toute jovienne fervente

 

Le jardinier hédoniste
Choisit de jolies fleurs
Pour cultiver l’amour

 

Aller l’âme dans l’âme le long du Drain Noir
Enfanter plaies et mondes
Y partir en voyage
Se repaître de hordes
Tout est possible quand on l’adore
Partants ! vous le rencontrerez
Le Multimillénaire aux yeux méphitiques

 

Envie d’extravaguer
Hors de l’obsolitude
Je rêve une sulfurieuse

 

T'étais où ? Je te cherche

Jouisseuse fascinatrice
Aimant voyeurs, musards, cinoques
Chosifie jobard hypnotique
De son regard perçant

 

Joaillère fortunée
Charme juteux héritier
Pour l’enchâsser

 

Amour Gloire et Beauté
Proposent victoire à volonté
Vous vénérez le sang dynastique ?
Vous profiterez de leur chic
Amour Gloire et Beauté
Vous prendrez du plaisir
Au pouvoir

 

Foule anonyme quête identité



Chanson à tomber par terre

 

 

Il avait mis sa barbe de sept jours
Et sa chevelure éméchée
Envie d’aller faire un petit tour
Dans la fin de la matinée

Sur la route il contracte l’amour
Dans le regard d’une dulcinée
Elle lui dit le soleil de velours
Tapi dans l’ombre des journées

Les voilà qui s’enroulent en écharpe
Et confectionnent des bouquets
Le bonheur qu’elle diffuse il l’attrape
Ils se font des sourires coquets

 


La chûte de l’histoire est trop sombre
La belle se dilue dans la nuit
C’est comme ça désespéré il tombe
Par la fenêtre de l’ennui

La chûte de l’histoire est brûlante
Leurs coeurs enflammés prennent feu
C’est le début d’une de ces tourmentes
C’est le destin des amoureux

 


Musique : Jean-Paul Le Bris ; interprétation : La Déraille